X-Men First Class : un film gay friendly

Hier soir, je suis allée voir X-Men First Class et je me suis régalée, parce que ce film correspond idéalement à ce que j’ai envie de voir à l’écran concernant le thème des super héros au cinéma. Bien sûr, il est loin d’être parfait, on voit peut être un peu trop de mutants à l’écran et du coup ils ne sont pas tous développés comme ils devraient l’être. Mais dans le fond je rejoins totalement la critique de mon petit voisin Woulfo sur Comics Blog, ce film est un dosage intelligent d’émotion d’action et d’humour, il a même réussi à me faire verser ma petite larme c’est pour vous dire.

Mais au delà de sa trame qui reste quand même très classique pour un film de super héros parce qu’il se déroule presque toujours de la manière suivante : présentation des personnages  moteurs et de l’enjeu, recrutement de l’équipe et entrainement de celle-ci,  puis mise à l’épreuve finale face à cet enjeu (entrainant perte et déception d’une part et affirmation des idéaux de l’autre, bref le positionnement idéologique et du coup héroïque de tous les personnages), un fil conducteur m’a grandement interpellé dans le film de Matthew Vaughn.

Pour vivre heureux, vivons cachés ?

Je n’apprendrai rien à personne en disant qu’un des messages d’X-Men porte sur la persécution des minorités mais aussi sur l’acceptation de soi et des autres par rapport à sa différence. Il y a une phrase qui revient régulièrement dans X-Men First Class, c’est « Mutants et fiers de l’être ». Ce slogan bien qu’un peu facile fait bien sûr référence au « Proud to be gay » lancé depuis les évènements de Stonewall en 1969. Et nous allons voir que dans ce film les références à l’homosexualité sont nombreuses, et ce n’est sûrement pas un hasard.

Dans ce film, deux visions s’opposent : celle de la honte d’être un mutant, sentiment ressenti par la plupart des jeunes recrues (Hank McCoy), de la difficulté de vivre parmi les gens normaux en cachant sa vrai nature (Angel Salvadore) et d’un autre côté celle de la visibilité totalement assumée et employée comme une arme de revendication (Magneto). Entre ces deux approches se trouve Mystique et son personnage est d’autant plus intéressant que son pouvoir permet de montrer à quel point en réalité les homosexuels sont capables de se fondre dans la masse si ils le désirent, et de se « transformer » en hétéro.
Au final Mystique qui aura trouvé son vrai mentor en Magneto arrêtera de feindre la normalité en prenant forme humaine, et on verra par la suite dans les autres films qu’elle se transforme uniquement à des fins bien précis, comme lorsqu’un homo fait semblant d’être hétéro lors d’un entretien d’embauche, ou envers l’administration, l’armée etc…

Une des scènes flagrantes est également celle de l’outing de McCoy par Xavier alors que le jeune mutant faisait tout pour cacher sa différence aux yeux de son employeur. Pour Xavier, le fait d’être un mutant ne semble pas être un problème car il ne souffre pas directement de la visibilité de son pouvoir.  Il se considère donc comme une personne normale et devient hypocrite lorsqu’il demande à Mystique de cacher sa vraie nature. C’est d’ailleurs ce qui causera en quelque sorte sa perte.

Lorsque McCoy cherche à trouver un antidote pour se soigner de sa condition de mutant, il espère changer son aspect physique, s’hétéronormer en quelque sorte. Il ne compte pas faire disparaitre ses pouvoirs. Mais cette solution radicale fait aussi écho aux différentes églises et mouvements idéologiques douteux qui tentent de « soigner » l’homosexualité par la force physique ou mentale.

Toutes les idées véhiculées dans ce film, ou plutôt la manière dont elles sont véhiculées me confortent dans l’idée que Brian Singer a intelligemment apporté son expérience et son vécu sur le scénario. Je vous rappelle que Singer est homosexuel et juif (c’est aussi un enfant adopté), il appartient donc a une double communauté victime des persécutions les plus horribles que l’humanité ai pu commettre dans notre histoire. La fameuse scène d’introduction d’X-Men qui est d’ailleurs reprise ici et développée est le point d’ancrage d’une trame basée sur la quête de l’identité et de la (re)construction du moi. La perte de la mère comme début du basculement vers le côté obscur m’a fait penser à un certain Anakin sur Tatooine, mais ça c’est encore une autre histoire !

Donc si on regarde X-Men First Class de ce point de vue (ce qui est très facile pour moi j’en conviens), cela donne au film une toute autre dimension que celle plus évidente du film de super héros classique avec ses codes, ses combats et ses moments épiques. Sous cet aspect là, le film remplit bien naturellement son contrat, mais pour moi les allusions me paraissaient tellement flagrantes qu’X-Men First Class est sans doute le film le plus gay friendly de l’année.

19 commentaires sur “X-Men First Class : un film gay friendly

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  1. Haha ces gays qui voient du gay friendly partout *troll*
    Je verrais ça demain, si j’arrive à me remettre de la chevelure de Xav’… x)

    1. Oui t’as vu ça ? Je voulais faire aussi un article sur les références gays que l’on peut trouver dans la Trilogie Back To The Future, mais je me suis dit que c’était un peu too much…
      La coiffure c’est rien, moi c’est les deux doigts sur la tempe qui m’ont gonflé à force !

      1. Je le sens très mal ce film en fait hahaha…
        Mais les doigts sur la tempe genre migraine, ça doit bien être lourd pendant deux heures…

  2. Bien vu Katchoo (pas encore vu le film, mais je ne désespère pas). D’ailleurs, Ian McKellen expliquait bien dans les bonus du DVD X-Men qu’il se sentait effectivement très proche des enjeux du film, étant lui-même homo (et Britannique par ailleurs, ce qui a du compliquer jusqu’en 1981). Pour autant (mais je ne sais pas si ça se retrouve dans ce film), j’avais plus été frappé par l’opposition Martin Luther King / Malcolm X entre les deux chefs dans la première trilogie.
    Et je trouve aussi Xavier bizarre avec ses cheveux. 😀

  3. Pour la petite histoire, le public des X-Men (les comics) est très gay friendly voire gay tout court. C’est une bonne chose que le film puisse ressortir cette état, ça prouve qu’il passe le message essentiel de la franchise : le droit à la différence 😉

  4. Ils ont pas été légers sur le gay friendly hein. D’ailleurs, ils ont pas été légers tout court dans ce film XD… J’ai encore les oreilles qui saignent des percussions grandiloquentes de la musique avec plans associés.
    Et puis alors pour un film qui prône la tolérance, le traitement des persos de couleur(s) est un peu… je trouve pas de mot en fait.

  5. En voilà une critique très intéressante suivant un angle super logique mais pourtant casi jamais abordé dans toutes celles que j’ai pu lire ! Bravo Katchoo !

    Moi, c’est simple, dès le « tu ne seras plus jamais seul », j’étais conquis !

    Alors, non, je ne fais pas mon coming out. ^^ C’est juste que, dans une moindre mesure, on peut aussi y voir un message à nous tous, les « geeks » (ou qu’importe le terme employé pour nous qualifier fans de comics et autres), qui avons été « persécutés » et vu comme des « anormaux » par le simple fait qu’on puisse trouver de l’intérêt à de « vulgaires bande dessinées destinées aux enfants ».
    Ça m’a rappelé cette douce sensation de rencontrer parfois des gens qui te disent « moi aussi, j’ai été élevé aux Strange ! ».

    On est tous des mutants.

    Et ça c’est beau. ^^

  6. Pour moi, les X-Men, ça a toujours été une parabole sur la différence et la tolérance… Ayant découvert la BD adolescent, à l’âge où le corps change, ou les hormones et la sexualité se manifestent, on passe d’un coup de l’enfance à l’état de jeune adulte, et parfois ça se passe dans la douleur, j’ai été particulièrement sensible à ce concept de se sentir différent, rejeté par les autres personnes « normales »… Mais je n’était ni gay, ni noir, ni juif, simplement un adolescent un peu geek, un peu gros, mal dans sa peau… Et les X-Men transcendent cette notion de différence… Si bien que tout le monde, selon sa sensibilité, peut y voir des thèmes qui lui sont proches… Un peu comme Mr Honey Bunny avec les geeks ou Katchoo avec les gays…

    Mais pour en revenir au film, j’ai noté plusieurs détails qui sont un peu en contradiction avec les 4 autres films de la franchise X-Men… Et bizarrement, surtout avec les 2 derniers (X-Men 3 et Wolverine Origins)…
    Par exemple, dans X-Men First Class, l’action se situe dans les années 60, et Xavier perd ses jambes avant de perdre ses cheveux (AAAAAAAH SPOILER ALERT!!!)… Sauf que dans X-Men3 et Wolverine Origins, on voit un Xavier chauve qui marche !!!
    Hein? Alors, quoi… On se rase la tête et on met une perruque, ou on fait semblant d’être en chaise roulante pour pouvoir garer sa Rolls Royce ou son Black Bird sur les places handicapés…?

    1. Il y a plein d’incohérences effectivement avec la trilogie mais aussi avec Wolverine ou l’on voit une Emma Frost jeune, idem avec Moira dans X-Men 3 il me semble… bref c’est la zone !

  7. Vu et plutôt bien aimé. Ceci étant, j’ai beaucoup de mal avec la vision des x-men de Singer et Vaughn qui se fichent royalement de la continuité, des rapports entre les persos et qui le disent publiquement en plus.Bref, pour en revenir au film en lui-même, j’ai l’impression que c’est plus un semi-reboot de la franchise que nous connaissons ou une variation sur un même thème. Bref, singer et Vaugnh ont simplement décidé de faire ce qu’ils veulent une fois de plus, y compris en prenant certaines distances avec les films X précédents. Ils ont décidé de raconter l’histoire qu’ils voulaient. Pas besoin de chercher de la cohérence: c’est pas leur truc.

    Franchement, si je me replonge 15 ans en arrière, jamais je n’aurais imaginé que les versions ciné des X-men ressembleraient à un truc pareil: Mystique Angel, Darwin comme membres de la première équipe? Storm avec un balais à chiotte en guise de chevelure dont même un cosplay ne voudrait pas? L’horreur.

    Ceci étant, X-men first class, indépendamment du comics, est un film trés sympathique et plutôt bien interprété. Fassbender crève littéralement l’écran. La bo est mortelle. J’ai vraiment bien aimé pour ma part^^

  8. Je ne sais vraiment pas si j’irais le voir mais je pense que ma chère et tendre voudra aller voir, alors, on devrait certainement y jeter un coup d’œil. 🙂

  9. Pas terrible. Limite envie que ça se finisse je trouvais ça long.
    La direction d acteur est pas top, comme la real d ailleurs. La reine blanche a aucun charisme comme beaucoup voir la plupart des personnage. On s attache a aucun d entre aux a part Magnéto peut être. Il n y a pas beaucoup d idée pas beaucoup d humour non plus et surtout pas d emotion. Entre ridicule et potiche Diablo rouge avec son épée de Chevalier du Zodiac et Tornado la blonde de service pas blonde. Il y a une bonne reinterpretation du pouvoir de Shaw. La tronche du Fauve est sympa mais que l acteur est mauvais le duo duel Xavier Erik est aussi bien retranscrit (limite gay frendlyncomme menla demandé une copine). Mais rien ne décolle, seul les cameo m ont fait avoir un léger sourir. Et les scène de combats ont aucune saveur.

    Mention spécial au casque de Magnéto (trop j ai envie d avoir le meme celui du film pas celui de la fin ) et son acteur a Darwin et au Hurleur.

    Le choix des perso, le rouge gorge, pelle a tarte et papillon, faudra qu on m explique. Ils ont fait Am Stram Gram ?Pour Azazel ça leur permettait de faire des économies d effet spéciaux, de vampiriser la scène incroyable d intro d X m’en 2 de Diablo a la maison blanche. Comme je dis, pas d idées pas d intelligence. Pourquoi n avoir pas fait un Club des Dames moins brouillon ? En parlant de vampiriser, au delà d avoir repris la scène d intro d X M’en 1 (qui était fantastique pesante et posait le personnage) qui est une bonne idée, la suite est beaucoup moins convaincante, aucune émotion dans cette scène « dramatique ». N est pas Synger qui veut.
    Le rythme du film est soutenu voir trop pour moi. J aurais voulu de bon moment de respiration pour m attacher a aux personnages.
    J ai trouve que Shaw était comme Magnéto en fait.

    Une scène sympa quand même c est l arrivée de machin rouge (je comprendrais tj pas qu ils ai crée ce perso ds les comics, quelle idée de m.) a la CIA.

    Sinon pour la blague j ai bien rigoler quand Erik dit « on va se Venger », oh putain il va créer les Vengeurs )))

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